Journée internationale des droits de l’Homme: Renforcement des capacités des acteurs de la chaîne pénale

Le mercredi 09 décembre 2020, les acteurs de la chaîne pénale gabonaise ont bénéficié d’un atelier de formation en vue du renforcement de leurs capacités sur les droits de l’Homme. Le programme qui s’inscrit dans le cadre des formations continues données à l’Ecole nationale de la magistrature colle au chronogramme du ministère de la Justice, Garde des Sceaux et chargé des droits de l’Homme, dans le cadre de la Journée internationale des droits de l’Homme célébrée le 10 décembre de chaque année.

L’ atelier ayant pour thème générique «  Formation de la chaîne pénale sur les droits de l’Homme en milieu carcéral et assistance judiciaire aux détenus », a permis de former les acteurs de la chaîne pénale sur les notions de droits de l’Homme. Les Officiers de Police judiciaire (OPJ), les magistrats, les agents de la sécurité pénitentiaire qui font partie du processus d’enquêtes, de poursuites ou de jugement y étaient conviés.

A l’ouverture des travaux dont l’objectif visé est de doter d’outils et connaissances nécessaires les acteurs de la chaîne pénale, afin que ces derniers travaillent en respectant les principes de droit pénal. Le Secrétaire général du ministère de la Justice, représentant le ministre de la Justice, Erlyne Antonela  Ndembet-Damas, a présenté la rencontre dans une  double perspective. «Celle de l’édification des participants et le contenu des instruments des Droits de l’Homme et des mécanismes. Mais surtout sur le rôle qui est attendu d’eux en tant qu’acteurs clés de la mise en œuvre des dispositions contenues dans les textes auxquels le Gabon a librement adhéré», a-t-il indiqué.

Louis Aucoin, Chef de projet d’appui à la promotion et à la protection des droits de l’Homme du PNUD au Gabon, a estimé qu’il était nécessaire pour les OPJ d’être formés sur les droits des détenus. «Il s’est agi de présenter quelques aspects de règles minimales. Il s’agit des règles Mandela, qui ont été établies par Mandela lui-même qui est le prisonnier le plus célèbre à travers le monde», a-t-il précisé.

Le directeur général des affaires pénales, Stanislas  Koumba est revenu quant à lui sur le respect des procédures lors des gardes à vue et des procès car,  selon lui, les droits de l’Homme ne sont pas toujours respectés lors de ces procédures judiciaires. Il a édifié les participants sur les droits des personnes confrontées à la justice. « Ils ont le droit d’informer sa famille, son employeur, son médecin et ses proches. Le droit de se faire examiner par un médecin, afin de déterminer l’aptitude de l’intéressé à la garde à vue et le certificat circonstanciel doit être versé au dossier. Le droit de s’entretenir librement avec son avocat et le droit d’être informé des charges qui pèsent contre lui», a-t-il expliqué.

Pour apporter plus de précisions à cette question d’ordre juridique, la directrice de la promotion des droits de l’Homme, Edna Paola  Biyogou épouse Minko, a présenté la notion de base des droits de l’Homme. «Cette formation s’appesantie sur la gestion des personnes en milieu carcéral.  Le gouvernement a bien géré la question de la Covid-19 en milieu carcéral, en limitant les visites non sans régler la question d’adduction en eau au niveau des prisons. Conséquence, aucun cas de Covid-19 n’a été enregistré en milieu carcéral. Mais aussi, il est important de réduire le nombre de prisonniers en ce milieu où l’espace de liberté est réduit, d’où la libération de certains prisonniers en Avril dernier lors de la grâce présidentielle. L’objectif est qu’il ait moins de personnes dans les lieux de privation de liberté. Il est question ici d’une présentation des notions de base des droits de l’homme, les voies de recours en cas de violation. À l’avenir, les OPJ sauront ce qui les attend et ce qu’ils devraient prendre en compte au terme de l’atélier», a-t-elle expliqué.  

La célébration de la journée  internationale des droits de l’Homme est l’occasion pour les acteurs de la chaîne pénale de se rappeler que la déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 a fondamentalement influencé le corpus judiciaire interne gabonais. Ces journées du 9 au 10 décembre deviennent des jours où le monde doit s’approprier tous les droits en rapport avec l’homme privé de ses libertés en milieu carcéral.